Alexis

Je m’appelle Alexis.
Je suis né en octobre 1987 à Abidjan où mes parents étaient expatriés.
Né un mardi, je suis, dans la tradition baoulé, devenu Kouadio pour les Ivoiriens et ma nounou Eugénie. Tout petit, elle me portait enveloppé dans son pagne.
A l’âge de 3 ans je reviens avec mes parents en région parisienne mais dès 4 ans je repars en famille à New York où j’intègre le programme de « Special Education » de Teacher’s college à Columbia University (soit bien avant mon père qui ne passera un diplôme de Corporate Finance dans cette université qu’en 2018 😉 )
                                                       

C’est moi qui lui ai montré la voie
En 1992, je prends la direction de Jakarta où je suis inscrit dès mon arrivée à Lentera School, une école anglo-australienne dont la philosophie est d’intégrer les “Special Needs Children” dans des classes standards tout en leur dispensant une assistance supplémentaire.
Je trouve ensuite le soutien d’enseignants dévoués dans l’atmosphère dynamique du « Kitty Centre », une école d’éducation spécialisée indonésienne.
Dans ma vie en Asie, J’intègre aussi pendant un mois « l’Horizon Center for Special Education » à Singapour, une école créée par Lee Kwan Yu, le fondateur de la ville État, dont le petit fils était handicapé comme moi.
Suivant les pérégrinations de mes parents, je me retrouve à 10 ans dans la région Est de l’Arabie Saoudite à Al Khobar.
Si j’apprécie ma vie là-bas, car je pratique beaucoup de sports et je deviens un as de la natation, ma scolarisation est plus difficile. Après un essai infructueux à l’école de l’Aramco, c’est ma maman et des enseignants individuels qui me guident dans l’apprentissage scolaire.
A 13 ans, je comprends l’anglais, l’indonésien et le français et je suis à l’aise dans à peu près toutes les situations.
Pourtant, il me manque l’équilibre et la routine à laquelle j’aspire tant :
Être stable dans une structure spécialisée avec des pairs qui n’ont pas forcément le même handicap que moi mais avec lesquels je pourrai progresser sans pression et sans complexe.
Si mon père doit continuer ses voyages professionnels autour du monde, ma mère s’installe avec mes frères à Dijon, la ville dont mon père est originaire. Maman enseigne dans le supérieur et moi j’intègre l’IME Sainte Anne où je fais rapidement beaucoup de progrès.
Je gagne en stabilité et en équilibre, je me fais beaucoup d’amis et j’apprécie beaucoup mes éducateurs qui sont professionnels et bienveillants.
                                   
En 2007, à 18 ans, je suis orienté vers le Foyer Paul André Sadon de l’Isle sur Serein dans l’Yonne. J’y suis depuis lors heureux et équilibré. Je passe mes journées entre l’atelier et mes activités de plein air, de théâtre, de judo et mes nombreuses sorties en groupe dont le cheval.
                        
Grâce à mon foyer, je découvre les beautés de la France : Bretagne, Normandie, Vendée, etc. et les parcs d’attraction bien connus de la région parisienne.
Si j’apprécie beaucoup ma relative indépendance encadrée par des professionnels, je reviens très régulièrement à Dijon car j’ai aussi besoin de voir mes parents, mes frères et toute ma famille en général. J’aime fêter les anniversaires et j’aime aussi beaucoup aller dans les magasins dijonnais où tout le monde me connait par mon prénom.
Souvent, je pense que depuis que je suis en France, je suis le plus heureux des hommes. Aucune agressivité dans ma personne, un grand sourire, un amour immodéré du café et des toasts, un grand dynamisme pour les sorties et un rayon de soleil pour tous.
                                       

Je suis Alexis le bienheureux.